Diamond

"We all are pure fucking diamonds"

Samedi 7 mai 2011 à 9:59

 
On approche, on prend peur, on disparaît.
Entre approcher et prendre peur quelque chose se produit invariablement et irrémédiablement - quoi?
Mes lettres? Je les envoie si rarement, si - jamais.
Mon grand sérieux? Mais je ris tant - par amabilité.
Mes exigences? Je n'exige absolument rien.
La peur de s'attacher trop? Ce n'est pas cela qui détache.
L'ennui? Tant que je les vois ils n'ont pas la tête d'ennuyés.
Disparition totale et subite. Lui - disparu. Moi - seule.
Et c'est invariablement la même histoire.
On me laisse. Sans un mot, sans un adieu. On est venu - on ne vient plus. On a écrit - on n'écrit plus.
Et me voilà dans le grand silence, que je ne romps jamais, blessée à mort (ou à vif, ce qui est la même chose) sans avoir jamais rien compris - ni comment ni pourquoi.

 
 
Marina Tsvetaeva, le 7 mai 1933

A chaque fois que je me décide à reprendre ce livre, ses mémoires, les mots me bondissent au visage
et ne sont que le miroir de ce que je vis.


EDIT: J'ai réalisé tout à l'heure que MT a écrit ce texte le 7 mai, et que c'est la date d'aujourd'hui. Jour pour jour. C'est limite flippant. 

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Lundi 6 décembre 2010 à 22:18

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Lundi 6 décembre 2010 à 11:16


En ce moment j'ai la plume qui me démange. 
Envie d"écrire, encore, mais sur quoi? J'ai l'impression d'avoir déjà épuisé tous les sujets qui rentrent dans le vécu, et je ne suis pas (plus) douée pour écrire sur des sentiments que je n'ai jamais éprouvés.
Je n'en peux plus d'être ici, à ne rien faire. J'ai l'impression de passer ma vie à attendre que quelque chose de bien m'arrive. Un tourbillon d'évènements virevoltent devant moi chaque jour, mais j'ai constamment les yeux rivés ailleurs.
J'ai des envies de tas de choses, envies aussi passagères que fulgurantes. Je vois des amis s'éloigner de moi. Ou d'autre faire semblant de croire encore en la complicité qui nous avait lié, un jour.
J'ai l'impression qu'on ne me comprend pas. Qu'on n'essaye même pas. Mais les choses ont peut-être toujours été ainsi, chacun possède sa propre définition du bonheur et méprise ceux qui voudraient prendre un autre chemin.
Et bien, qu'on me méprise! Qu'on me regarde avec ces yeux attendris ou plein de pitié que je déteste tant!

Un jour je serai loin et je ne me retournerai pas pour contempler ceux que j'ai laissés sur le rivage... 

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Vendredi 29 octobre 2010 à 13:45

 Parce que cela ne me suffit plus de me lever le matin en me demandant de quelle couleur je vais vernir mes ongles aujourd'hui. Accessoirement aussi parce que je n'ai plus le droit de me les peinturlurer comme je veux. Fuck.

http://diamond.cowblog.fr/images/Vrac/bleuseptiemecielmodeune.jpg
Plus ça va plus je me dis qu'il faudrait absolument que je sois mon propre patron plus tard parce que sinon, franchement je finirai par péter un câble. L'autre jour un mec du boulot m'a dit "Toi, de toute façon, du peu que je te connais, je peux d'ores et déjà affirmer que tu vas bosser soit dans le domaine artistique, soit dans l'humanitaire. ça se voit à trois-cent kilomètres que t'es pas faite pour travailler dans un bureau."
Il s'agissait sûrement des mots les plus intelligents qu'il m'a dit depuis qu'il me connait. Comme quoi je suis pas très difficile à cerner.
Parfois, j'aimerais bien être de ces personnes qui ne se remettent jamais en question. Qui savent ce qu'elles veulent dans la vie, qui foncent sans réfléchir ni changer d'avis. Je ne sais pas si c'est par excès de prudence ou à cause d'un trop plein d'imagination, toujours est-il que je n'arrive pas à me fixer un seul but. Je suis toujours à papillonner à droite à gauche sans savoir ce qu'il me faudrait.

Ce dont j'ai besoin, c'est un projet. Un truc énorme, qui vaille le coût. Qui me fasse me lever de bonne humeur. J'ai besoin d'inspiration.  

Samedi 16 octobre 2010 à 19:03

 Toujours devoir tout remettre en cause. La manière de vivre sa vie, de gérer son temps, d'occuper ses moments libres...

Je sais pas trop comment ça marchait avant, quand les gens vivaient simplement leur vie sans être assommés à longueur de journée par des publicités, des livres sur le bien-être ou sur l'éducation, par des cours de yoga... Quand tous les livres, les films, les chansons ou n'importe quels produits culturels n'avaient pas la prétention de délivrer un message, de nous faire entrevoir la Vérité. 

Je me demande si je suis la seule à trouver ça épuisant, toutes ces agressions, ce trop-plein de personnalité et de quête de rédemption qu'on nous inflige jusque dans nos rêves. Donnez-moi la campagne, un peu de vent, un arbre et quelques rayons de soleil cela me suffit. Est-ce que j'ai besoin de tout le reste? Même si on essaye sans cesse de me le faire croire, et que quelque fois (souvent) je me fait avoir, je sais bien que ces besoins ne sont qu'illusoires. Créés de toute pièce par notre société.

Ce qui m'a amené à cette réflexion ce soir, c'est une phrase lue dans le dernier roman de Beigbeder :

 
"dans un roman, l'histoire est un prétexte, un canevas; l'important, c'est l'homme qu'on sent derrière, la personne qui nous parle" 
 
 
A travers cette phrase, avec laquelle je ne suis pas vraiment d'accord, se dessine la génération d'écrivains contemporaine. L'histoire ne compte plus pour eux, elle n'est qu'une occasion de faire une démonstration ronflante de leur style, de leur "voix", de leur talent. Je me demande à quand remonte la dernière fois où Monsieur Beigbeder, entre deux rails de coke, a pris le temps de savourer un Balzac. Un Tolstoi. Un Aragon. Quelques poèmes d'Apollinaire ou de Baudelaire. Une pièce de théâtre de Beaumarchais.
Ces derniers se vouaient entièrement à leur histoire. Lire Madame Bovary, c'est être Madame Bovary. Se réveiller à la fin du livre en louant l'auteur de nous avoir fait entrevoir un autre monde, une autre vie. De s'être effacé au profit de son décor, de ses personnages et de la trame qu'il a conçue. 
Même si chacun de ces écrivains possède effectivement une voix et une manière unique de raconter, leur génie tient justement au fait qu'il n'ont pas besoin de la créer, de se faire de la place entre les lignes pour que nous, lecteurs, la reconnaissions d'entre mille. 
Peut-être que si Beigbeder avait grandi au dix-neuvième siècle et n'avait pas été surexposé comme nous tous à ce merdier post-moderne on n'en serait pas là. 

Je cherche pas du tout à juger sa manière d'écrire car je reconnais que malgré son égocentrisme assumé, il fait partie de ceux qui savent comment tourner une phrase. Il plane bien au delà de tous les Levy, Musso et Gavalda de ce monde...

Je pense juste que c'est bien dommage qu'on soit obligé d'être quelqu'un pour exister. Etre comme tout le monde est méprisable. Certains en feraient des dépressions à n'en plus finir. Se rêvent une vie au dessus des autres. Je comprendrai jamais ce besoin de pouvoir, de reconnaissance. 
Tant pis pour eux, ils passent à côté de l'essentiel...
 
 
 
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